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BILAN #2021

Par Mathieu Victor-Pujebet

2021, c’est fini, et comme l’année dernière, ce fut des mois difficiles pour les salles de cinéma. En effet, après sept mois de fermeture à cause de la pandémie de Covid-19, les salles obscures ont pu rouvrir leurs portes mais en continuant de subir les conséquences de la situation épidémique. Restrictions du nombre de spectateurs, reports de films à haut potentiels économiques et un sacré embouteillage de sorties : la salle a dû faire face à un certain nombre d’épreuves inédites qui ont profondément impacté son économie et son développement.

 

Néanmoins, l’une des conséquences de la surdose de sorties que nous avons constaté dans les salles de cinéma ces derniers mois reste l’offre ahurissante qu'elle a permis. Du gros blockbuster dopé aux effets numériques au film indépendant étranger, en passant par la comédie familiale et le film d’horreur à voir entre amis : le cinéma mondial a su rappeler sa pluralité et sa profonde fois en l’image et en l'émotion.

 

Ainsi, pour fêter la nouvelle année et conclure 2021, nous vous proposons une sélection de films qui nous ont le plus touché, remué, bouleversé, surpris et déstabilisé. 

 

Petit retour sur une année de cinéma folle et généreuse :

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Elisa Durier :

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  1. Dune de Denis Villeneuve

  2. Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona

  3. Milla de Shannon Murphy

  4. Titane de Julia Ducournau

  5. The Power of the Dog de Jane Campion

  6. La Déesse des mouches à feu de Anaïs Barbeau-Lavalette

  7. The French Dispatch de Wes Anderson

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Corentin Burguiere :

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  1. Julie en 12 Chapitres de Joachim Trier

  2. West Side story de Steven Spielberg

  3. The Father de Florian Zeller

  4. Boîte noire de Yann Gozlan

  5. Le Dernier duel de Ridley Scott

  6. Les Choses humaines de Yvan Attal

  7. Nomadland de Chloé Zhao

  8. Onoda : 10 000 nuits dans la jungle de Arthur Harari

  9. Dune de Denis Villeneuve

  10. Palm Springs par Kubrick de Max Barbakow

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Clémence Duhornay :

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  1. Scenes from a Marriage de Hagai Levi

  2. The Beatles: Get Back de Peter Jackson

  3. La Panthère des neiges de Marie Amiguet

  4. West Side Story de Steven Spielberg

  5. Luca de Enrico Casarosa

  6. Le Dernier duel de Ridley Scott

  7. First Cow de Keily Reichardt

  8. Dune de Denis Villeneuve

  9. Illusions perdues de Xavier Gianolli

  10. Nomadland de Chloé Zhao

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Mathieu VICTOR-PUJEBET :

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  1. Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier

  2. Petite maman de Céline Sciamma

  3. À l'abordage de Guillaume Brac

  4. Oranges sanguines de Jean-Christophe Meurisse

  5. Annette de Leos Carax

  6. Matrix Resurrections de Lana Wachowski

  7. Sermons de minuit de Mike Flanagan

  8. Possessor de Brandon Cronenberg

  9. Memoria de Apichatpong Weerasethakul

  10. Vaurien de Peter Dourountzis

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Et ajoutons à cela, sept films, non classés, qui sont ressortis des différents retours des lecteurs de Scope 35 qui ont répondu à notre appel au bilan 2021. Les réponses ayant été trop peu nombreuses et disparates pour créer un top cohérent et significatif, il est néanmoins possible de retirer quelques noms de la masse des films reçus afin de créer un spectre général pertinent de ce que cette années 2021 a pu nous proposer.

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Top lecteurs :

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Annette de Leos Carax

Dune de Denis Villeneuve

Titane de Julia Ducournau

Le Dernier duel de Ridley Scott

Spider-Man : No Way Home de Jon Watts

The Suicide Squad de James Gunn

Illusions perdues de Xavier Gianolli

 

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L'imposant spectre créatif que suggère ces listes permet de capter quelques mouvances et évolutions qui ont traversé cette année de cinéma. On ne peut, déjà, que s’incliner devant la capacité d’attraction que conserve le cinéma à grand spectacle américain. On le constate déjà avec les succès publics du Dune de Denis Villeneuve et, bien sûr, celui du Spider-Man : No Way Home de Jon Watts.

 

Quoi que l’on pense de ces films, leur capacité à créer de l’excitation et de l’attente autour de leurs univers reste assez impressionnante et concluante si on jette un œil aux chiffres du box-office – et ce, malgré la pandémie. Ces entrées et la réception positive du public montrent que la salle de cinéma arrive encore à créer de l’évènement, contrairement à ce que l’on pouvait craindre lors période de tension entre la salle et les plateformes de Svod.

 

On regrettera cependant que certains blockbusters ne trouvent pas forcément leur public, malgré tous leurs efforts pour leur offrir un spectacle généreux et intelligent. En témoignent les échecs de l’insolent The Suicide Squad (714 782 entrées) de James Gunn et du génial doigt d’honneur à Hollywood qu’est Matrix Resurrections (736 468 entrées relevées à la fin de la semaine du 29 décembre 2021).

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Mais si le cinéma américain continue de faire des entrées en France, il est impossible de passer à côté de la puissante vitalité du cinéma français qui continue de s’imposer depuis des années. Des premiers ou seconds films audacieux (Les Magnétiques, Vaurien, les palme/lion d’or Titane et L’Evènement), des œuvres de genres pleines d’énergies et d’idées (La Nuée, Gagarine, Boîte Noire), des comédies grand public et/ou méchantes (Oranges sanguines, Les Tuche 4, Barbaque) ou encore des films plus intimes et sensibles (Petite maman, Serre-moi fort, À l’abordage) : le cinéma français a, cette année encore, su démontrer sa vivacité, sa souplesse et sa diversité.

 

Attention, il n’est pas question de décréter que le cinéma hexagonal surpasse toutes les cinématographies du monde, mais de constater que, malgré un rejet remarquable depuis des années, cette production est bien plus multiple et audacieuse que toute une catégorie du public ne le croit.

 

Et c’est ce qui restera de cette année 2021. Malgré une situation économique difficile et une fréquentation des salles qui n’a que rarement été aussi faible : l’ampleur et le souffle des images de cinéma les plus fortes de cette année resteront durablement. Une danse au bord de l’abîme dans Annette, une course suspendue dans le temps dans Julie (en 12 chapitres), un accouchement difficile dans Titane, une poignée de main mélancolique dans Matrix Resurrections et une confrontation brutale dans Le Dernier duel : le cinéma est bien vivant, et il a encore beaucoup à nous faire ressentir.

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