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House of Gucci
Un film de Ridley Scott

Par Elisa Durier

Fast Fashion

 

          A peine un mois après The Last Duel, Ridley Scott réinvestit nos salles obscures avec un nouveau long métrage au casting de choix : l’attendu House of Gucci.

 

     Milieu des années 70 en Italie, la maison Gucci est établie dans le milieu du luxe mais commence à passer de mode. A sa tête, Aldo (Al Pacino) et Rodolfo (Jeremy Irons) se soucient de l’héritage entre leurs deux fils, Paolo (Jared Leto), styliste médiocre et Maurizio (Adam Driver), futur avocat désintéressé de l’empire familial. C’est alors que ce dernier va faire la rencontre de Patrizia (Lady Gaga), une jeune femme en quête de richesse et de pouvoir qui compte bien se faire une place dans la maison.

     C’est à travers une mise en scène somme toute basique que Scott va faire évoluer ce drame historique à l’ambiance de mafia italienne. Si rien n’est vraiment moche, aucune surprise ne vient réveiller ces 2h37 rythmées au champ/contre-champ. Les couleurs sont ternes et l’on relève quelques effets kitsch à souhait, comme une première séquence saturée de jaune qui plante le décor avec la finesse d’une masse ou encore des passages au noir et blanc pour un effet “photo” en arrêt sur image… De quoi décevoir pour un film où l’esthétique aurait dû être l’un des enjeux principaux. Du côté décors et costumes, désillusion là aussi. Les lieux dans lesquels évoluent les personnages donnent à voir un luxe conventionnel, déjà vu des dizaines de fois. Et que dire d’un film sur l’univers couture dans lequel on voit se pavaner une Lady Gaga dans un tailleur Gucci mal taillé…

     Si ce n’est par son image, c’est bien par son scénario que le film va réussir à tenir son spectateur du début à la fin. Après un début frôlant le malaise où Lady Gaga, aguicheuse comme jamais, va mettre le grappin sur un Adam Driver complètement coincé, on s’habitue au too-much des personnages pour entrer dans une histoire passionnante de jeux d’influences et de trahisons où chacun a sa carte à jouer. C’est finalement en jouant celle du décalé que Ridley Scott arrive à surprendre sur House of Gucci : des personnages à la limite de la caricature mais finement interprétés, une bande originale 80’s qui vient dynamiser la platitude de l’image… On manque cependant de détails sur certains passages qui semblent s’enchaîner trop vite ; le rythme restant soutenu malgré la longueur du film.

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          House of Gucci est alors un biopic consistant traité d’une façon comico-dramatique surprenante, malheureusement desservi par une esthétique plate et pour comble, un certain manque de style.

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Réalisé par Ridley Scott

Ecrit par Becky Johnston et Roberto Bentivegna

Avec Lady Gaga, Adam Driver, Jared Leto et Al Pacino

Produit par Metro-Goldwyn-Mayer, Bron et Scott Free Productions

Durée : 157min

Sortie le 24 novembre 2021 en salles

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