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Séance de rattrapage
#Septembre/Octobre 2021

Par Mathieu Victor-Pujebet

Malignant

de James Wan

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Madison (Annabelle Wallis) est une jeune femme qui commence à avoir des visions de meurtres commis par une entité mystérieuse qui se pourrait bien avoir un lien avec son passé… Le faux messie du cinéma d’horreur contemporain est de retour avec son film le plus incompétent, maladroit et raté… et c’est ce qui en fait une expérience mémorable. L’indigence technique, les maladresses de tons et le gras mal placé de la mise en scène transforme ce qui aurait dû être un moment de malaise profond en un pur trip nanardo-granguignolesque mémorable.

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Avec Annabelle Wallis, Maddie Hasson et George Young, 111min, américain, 1 septembre 2021

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Boîte Noire

de Yann Gozlan

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Technicien au bureau d’enquête de sécurité de l’aviation civile, Mathieu Vasseur (Pierre Niney) enquête sur un soi-disant attentat qui a eu lieu dans un avion entre Dubaï et Paris. Hommage évident aux grands films paranoïaques de la première moitié des années 70 : Boîte noire réussi néanmoins à tracer sa propre route avec un sens de l’artisanat et du tempo d’une évidente maîtrise. En ressort un polar envolé, sans grande prétention, mais impeccablement exécuté.

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Avec Pierre Niney, Lou de Laâge et André Dussollier, 129min, français, 8 septembre 2021

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Le Genou d'Ahed

de Nadav Lapid

 

Un cinéaste, Y (Avshalom Polak), doit présenter un de ses films dans un village reculé au bout du désert israélien. Une fonctionnaire du ministère de la culture lui présente un formulaire qui l’oblige à restreindre les sujets à évoquer lors de son intervention en publique… Retour en Israël pour le cinéaste Nadav Lapid qui met son explosive énergie au service d’un violent et passionnant pamphlet contre le gouvernement du pays et son rapport à l’art et à la censure. Le plaisir de filmer du cinéaste est toujours aussi contagieux même si son cinéma n’a jamais été aussi démonstratif.

 

Avec Avshalom Polak, Nur Fibak, 109min, israélien, 15 septembre 2021

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Tout s'est bien passé

de François Ozon

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André Bernheim (André Dussollier), vieil homme de 85 ans, fait un AVC. À son réveil, il demande à sa fille, Emmanuèle (Sophie Marceau), de l’aider à mourir… Tract lourd et démonstratif en faveur de l’euthanasie : le nouveau François Ozon n’échappe pas aux travers du film à sujet – quand bien même celui-ci est passionnant – et succombe à une caractérisation poussive et à une littéralité sans ambiguïté. La seule densité de Tout s’est bien passé se trouve dans des parcours narratifs évasivement cités mais jamais explorés ou encore dans un mélange des genres d’une hétérogénéité inhabituelle aux vues de la versatilité du cinéaste.

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Avec Sophie Marceau, Géraldine Pailhas et André Dussollier, 113min, français, 22 septembre 2021

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Cette musique ne joue pour personne

de Samuel Benchetrit

 

Dans une ville portuaire, un groupe de violents individus voient leur vie bouleversée par la découverte de la poésie, du théâtre et de l’amour… Samuel Benchetrit signe ici un film d’une étonnante tendresse et légèreté. La mise en scène du cinéaste trouve ici un joli équilibre entre l’évocation et une généreuse place à ses interprètes qui atteignent ici une candeur et une singulière incandescence. On pardonnera, ainsi, volontiers au film un humour parfois un peu programmatique, tant la joliesse de l’ensemble est séduisante.

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Avec François Damiens, Ramzy Bédia et Vanessa Paradis 107min, français, 29 septembre 2021

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Candyman

de Nia DaCosta

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Un artiste peintre, Anthony McCoy (Yahya Abdul-Mateen II), enquête sur la légende du Candyman qui entoure son quartier en plein cœur de Chicago : Cabrini Green. Prolongement et réactualisation du mythe initié par le très beau film de Bernard Rose : Candyman fait un état des lieux de ce qui a changé à Cabrini Green depuis son ainé de 1992. Entre gentrification, violences policières et devoir de mémoire : le film de Nia DaCosta est un récit initiatique passionnant sur la prise de conscience de sa propre responsabilité et de l’héritage de la violence. On regrettera simplement que le film s’adonne à une sur-stylisation de l’horreur qui tend à le transformer en l’objet gentrifié qu’il dénonce…

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Avec Yahya Abdul-Mateen II et Teyonah Parris, 91min, américain, 29 septembre 2021

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Mourir peut attendre

de Cary Joji Fukunaga

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Alors qu’il profite de sa retraite durement méritée, l’ex-agent 007 se voit dans l’obligation de rempiler le nœud papillon et le revolver pour une nouvelle et dernière mission. Grand chant du signe de l’air Craig ou trip Z complètement décomplexé ? Le film de Cary Joji Fukunaga ne tranche jamais réellement et, en tentant d’être les deux, ne s’accomplie finalement dans aucun. En résulte un objet hybride, certes généreux, mais finalement trop bête pour être ce grand dernier acte de la nouvelle tragédie Bondienne, et trop sage pour être cet énorme trip débile mais rigolo.

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Avec Daniel Craig, Léa Seydoux et Rami Malek, 163min, américano-britannique, 6 octobre 2021

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Le Dernier duel

de Ridley Scott

 

Tiré d’un fait historique, le récit de Jean de Carrouges (Matt Damon), intrépide soldat du roi Charles VI, dévoile son mariage arrangé avec une Vénus du Moyen-Âge : Marguerite (Jodie Comer). Par ses charmes et son érudition, la belle attire l’attention du rival de son mari : Jacques le Gris (Adam Driver). Dans un décor délavé, la campagne française du XIVème siècle devient le théâtre du viol de Marguerite. Sous le prisme de l’effet Rashomon, les trois points de vue sur ce drame se succèdent. Parfois poussive, cette mécanique reste exaltante pour les sens du spectateur jusqu’à une confrontation finale sensée, selon les traditions de l’époque, trancher sur la vérité des évènements du procès. La violence de cet acte viril occulte alors la parole : Scott développe ainsi une composition picturale ancestrale au service d’un témoignage féminin malheureusement immuable.

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Avec Jodie Comer, Matt Damon et Adam Driver, 152min, américain, 13 octobre 2021

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First Cow

de Kelly Reichardt

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Aux États-Unis, dans l’Oregon du XIXème siècle, une amitié se tisse entre un cuisinier débrouillard surnommé Cookie et un émigré chinois du nom de King-Lu. En quête de fortune, les deux hommes sont poussés à voler le lait de la première vache arrivée sur ces terres pour confectionner d’onctueux beignets. Pour son dernier long métrage, la cinéaste Kelly Reichardt s’adonne une nouvelle fois à renouveler le genre ancestral du cinéma américain qu’est le western. First Cow est alors une ode à la nature. En adaptant le roman The Half-Life de J. Raymond, la cinéaste indépendante dépeint un territoire encore vierge de l’industrialisation, régnant déjà en maître dans d’autres endroits du globe. Grâce à une caméra apaisée, la douce amitié des deux hommes semble prendre racine dans ces paysages boisés. Ainsi, un regard sensible est porté sur la nature de l’Oregon et ses premiers habitants : humains et animaux.

 

Avec John Magaro, Orion Lee et Toby Jones, 122min, américain, 20 octobre 2021

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Pleasure

de Ninja Thyberg

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Une jeune suédoise de 20 ans, Bella (Sofia Kappel), arrive à Los Angeles pour faire carrière dans l’industrie de la pornographie. Décryptage précis et éloquent des enjeux sociaux, physiques et industriels du milieu du porno : Pleasure est un objet didactique passionnant mais hélas assez froid et distant avec ses personnages. Bella n’est alors que trop peu vectrice d’émotion et reste cette surface qui va servir de porte d’entrée au spectateur dans ce monde qui mêle constamment violence et tendresse.

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Avec Sofia Kappel et Revika Anne Reustle, 109min, américain, 20 octobre 2021

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La Fracture

de Catherine Corsini

 

Un couple au bord de la rupture (Valeria Bruni Tedeschi et Marina Foïs) se retrouve au sein d’un service d’urgence bondé un soir de manifestation des gilets jaunes à Paris. Elles y rencontrent l’un d’eux, blessé et en colère, alors que le service est de plus en plus sous pression durant la nuit… Drame sociale à la gravité floutée par d’étranges notes comiques : La Fracture est un drôle d’objet cinématographique. Techniquement impeccable et réservant de beaux moments de tempo et de tension : le film de Catherine Corsini décontenance néanmoins de par son hétérogénéité de ton et le cynique regard que la cinéaste pose sur ses personnages.

 

Avec Valeria Bruni Tedeschi, Pio Marmaï et Aïssatsou Diallo Sagna, 98min, Français, 27 octobre 2021

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Last Night in Soho

d'Edgar Wright

 

Alors qu’elle vient d’emménager à Londres pour ses études de stylisme, Eloise (Thomasin McKenzie) commence à avoir des visions d’une autre époque et d’une autre jeune femme (Anya Taylor-Joy) qui semble en danger… Nouveau film très attendu du petit prodige britannique Edgar Wright, Last Night in Soho est une vraie déception. Sa créativité tape à l’œil n’est ici qu’au service d’un Z de luxe évoquant la quasi-prostitution dans le monde du divertissement, la toxicité de la nostalgie morbide et la face cachée du monde du spectacle. C’est ainsi avec une innocence presque risible que le cinéaste aborde des sujets éculés au possible à travers une mécanique de genre répétitive et une écriture aux retournements grotesques.

 

Avec Thomasin McKenzie et Anya Taylor Joy, 116min, britannique, 27 octobre 2021

Par Mathieu Victor-Pujebet

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Par Mathieu Victor-Pujebet

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Par Clémence Duhornay

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Par Mathieu Victor-Pujebet

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