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Relic

Un film de Natalie Erika James

Par Jules Richard

          Depuis les années 2010, le cinéma a vu apparaître une nouvelle vague de films de genre. Essentiellement dans le genre horrifique, de nouveaux réalisateurs on fait éclore des films mêlant esthétique et horreur. On peut citer le travail d’Ari Aster quand il réalise ses deux longs métrages Hérédité et Midsommar. Mais également plus ancien It follows(David Robert Mitchell) et Mister Babadook (Jennifer Kent). Relic s’inscrit dans cette continuité de films d’horreur abordant le thème de la transmission générationnelle et la difficulté de laisser partir et de se défaire d’un être cher. Produit par Jake Gyllenhaal (acteur de Nightcall) ainsi qu’Anthony et Joe Russo (réalisateurs d'Avengers : Endgame) ce film débarque en pleine crise du cinéma, on voit peu de films de genre sortir en salles. Relic pourrait parvenir à marquer les esprits. 

 

     Après la disparition d'Edna, sa fille Kay ainsi que sa petite fille Sam décident de se rendre dans sa maison pour commencer leur enquête afin de la retrouver. Cependant l'endroit s'avère être beaucoup plus mystérieux et sombre que les temps auparavant… 

     C’est le premier film de la réalisatrice australienne Natalie Erika James et pourtant on retrouve une très bonne maîtrise des "codes" du film d'horreur. Le film commence d'abord par installer un climat horrifique plutôt classique. Une maison perdue au milieu des bois, très peu de lumière comme pour symboliser le danger qui rôde autour de celle-ci. Mère et fille inspectent la maison qui semble être laissée à l’abandon. Cependant les deux protagonistes vont être confrontés au mal-être de la maison. Multipliant les visions horrifiques, imposant un environnement de plus en plus sombre, la réalisatrice impose au spectateur un film dans sa première partie angoissant, nageant dans un flou total. Ce mystère est appuyé par une mise en scène affreusement efficace, qui a pour objectif de parvenir à laisser échapper quelques frissons dans le public. Relic réussit à cacher le danger aux personnages, la menace est toujours derrière la mère ou la fille, elles ne la voient pas directement. Cette mécanique accentue considérablement la tension du métrage. Néanmoins la metteuse en scène prend la décision de montrer la confrontation directe du problème, et c’est grâce à ce choix que Relic devient un film particulièrement intéressant.

     En effet, la réalisatrice fait comprendre aux spectateurs que les deux femmes ont abandonné chacune de leur côté Edna. La maison se décompose et tombe en lambeau, comme le symbole de cette grand-mère qui vit seule et qui se désagrège de jour en jour. La réalisation suit cette lente agonie de la famille, mais surtout le deuil que les deux femmes doivent accepter. Toutes ces choses vont se multiplier et donner sens à cette horreur, la folie de vieille dame qui est aux portes de la mort, la culpabilité de la mère impuissante et qui préfère repousser le problème et la fille perdue qui ne parvient pas à gérer sa vie. Le film aborde aussi la maladie d'Edna, la grand-mère qui sombre dans la sénilité. C’est cette maladie qui devient le véritable danger de Relic que toute la famille doit accepter et combattre. Métaphoriseée par une forme de pourriture noire qui attaque chaque femme de la famille, la transmission générationnelle devient donc la plus grande peur des personnages. 

 

          Relic est une excellente surprise. Natalie Erika James utilisent différentes mécaniques dans le film pour faire frissonner le public : l’angoisse fonctionne, l’ambiance est suffisamment bien installée pour rester crédible et ne pas tomber dans le fantastique. Mais surtout Relic aborde de véritables thématiques, celle d’accepter la mort d’un être cher, ou bien la difficulté de s’occuper de sa famille. Finalement toute cette horreur ne devient qu’une métaphore au service de l’histoire pour refléter la difficulté que rencontrent les personnes qui traversent ces étapes. Relic devient très cyclique, avec une ultime scène montrant à quel point on reste attaché à sa famille... 

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Réalisé par Natalie Erika James

Ecrit par Natalie Erika James et Christian White

Avec Emily Mortimer, Robyn Nevin, Bella Heathcote

Produit par Carver Films et Nine Storie Productions

Durée : 1h29

Sortie le 7 octobre 2020

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